Le village de Chuelles est situé sur un plateau (157 mètres d’altitude), entre les vallées de la Cléry et de l’Ouanne. Il appartient au pays de l’Hermois.
D’une superficie de 3 082 hectares, la commune compte 88 hameaux, 5 lotissements. Les 1 202 habitants (recensement 2018), s’appellent les chuellois, avec comme surnom plus communément employé, les Gibargniots, chasseurs effrénés porteurs de gibernes vouées au transport de munitions.
Bourg avant tout rural, il doit sa réputation à l‘élevage d’ovins au Moyen Âge et jusqu’au milieu du XXe siècle, avec cinq foires aux moutons réparties dans l’année (vers 1900) et la cidriculture.
L’étymologie de Chuelles remonterait à un nom gallo-romain résultant d’une caulae (devenue caulia ou cholia) qui désigne en latin la barrière d’un parc à moutons. D’autres auteurs l’ont comparée avec l’ancien français normano-picard chuelle (ou chue ou ceüe). Bon nombre d’hypothèses sont avancées, comme chue ou ceüe (fin du XIIème) qui vient du bas latin cicutella (de cicuta « cigüe »).
Le blason de Chuelles. Sa dénomination héraldique est « Ecartelé au 1 et 4 d’or aux trois étoiles à quatre branches de gueules posées en barre, au 2 de sinople au tonneau couché d’argent, et au 3 de sinople au mouton d’argent. » Les étoiles à quatre branches rappellent celles qui sont représentées au-dessus du porche de l’église, le tonneau symbolise l’activité cidricole et le mouton fait référence à la toponymie de Chuelles et à son ancien élevage.
Chuelles est connu aussi par la richesse de son sous-sol : le pétrole. Les premiers forages sur la commune datent des années 1950/1960. Cette activité se poursuit.
L’église Saint-Etienne de style roman a été construite au XIIe siècle (premier édifice) par les moines venus de Molènes. Il reste la base du clocher et la nef du côté nord, placée sous le vocable de saint Antoine. L’édifice fut agrandi au XIIIème siècle en y ajoutant une seconde nef, placée sous le vocable saint Etienne. Le porche ajouté à l’ouest est surmonté d’une archivolte en plein cintre à deux voussures. Douze vitraux furent confectionnés par l’atelier monastique de Fleury d’après des maquettes réalisées par le peintre-verrier Louis-René Petit. On peut y voir aussi un tableau de la Vierge aux donateurs, copie réalisée en 1875 par Madame Altemer d’une toile de Van Dyck, datée des alentours de 1630, que l’on peut admirer au musée du Louvre. Il y a deux cloches dans le clocher, l’une datée de 1717 classée monument historique (1 200 kg), l’autre plus petite prénommée Augustine-Eléonore-Marie, date de 1890.
L’histoire locale c’est aussi la présence d’un menhir au lieu-dit la Duranterie. La Sablonnière, une propriété qui a servi d’hôpital sanitaire régional (HS n°2) en 1916, pendant la guerre 14/18. Les Grands Rosets, un château démantelé en 1921 à la suite d’un revers de fortune de la famille de Josué Bouhebent qui le fit édifier sous Louis-Philippe 1er. Le château du Verger, édifié au XIIème siècle par Jean de Giroles, père de Louis de Giroles gouverneur de Montargis et Cepoy.
Plusieurs familles de seigneurs s’y succédèrent mais c’est sans conteste l’écrivain Gatien Courtilz de Sandras qui laissera son nom attaché au Verger. Sous Louis XIV, sa carrière militaire de mousquetaire du roi achevée, il acheta en 1689 un domaine à Chuelles comprenant un château, 300 arpents de bois, une ferme, un moulin et deux métairies, et se consacra à l’écriture. Il puisa son inspiration dans les intrigues de la cour, ce qui lui a valu un séjour à la Bastille. Libéré, il publia « Les Mémoires de d’Artagnan » en 1709. Un siècle plus tard, il sera plagié par Alexandre Dumas qui puisa dans ce récit la matière de son célèbre roman « Les Trois Mousquetaires ». Gatien Courtilz de Sandras, marié trois fois et père de six enfants, mourut en 1711 à la Bastille.
En 1758, le Verger passa aux mains des parents de l’illustre peintre et graveur Anne-Louis Girodet né en 1767 à Montargis. Fidèle disciple de son maître Jacques-Louis David, titulaire d’un prix de Rome, il est considéré comme le précurseur du romantisme. Un musée lui est dédié à Montargis. La demeure actuelle, construite avec les restes de l’ancien château, date du début du XXème siècle.