Selon le dictionnaire latin-français, « Gaffiot », Epona était la déesse celte protectrice des chevaux, des ânes et des mules.
Le préfixe grec : « épi » signifiant « sur », la déesse Epona protégeait aussi ceux qui montaient les chevaux, les ânes et les mules.
Elle protégeait enfin les objets transportés à dos de cheval et notamment les missives (courrier + bouche à oreille) par lesquels les nouvelles parvenaient aux villages.
Au XIX° siècle, Pierre Anquetil, curé – doyen de Château-Renard, soulignait, dans son « Histoire de France » que les gaulois étaient à l’affût des nouvelles fraîches… Changeant fréquemment d’horizons, elle était ouverte aux évolutions aux échanges et à la créativité. Elle était un vecteur d’innovation et un facteur porteur d’informations.
Pourtant, les romains lui préfèreront Mercure, « le messager des dieux », protecteur des marchands itinérants et des routes qu’ils empruntaient.
Parfois, la jument de la déesse Epona est suivie de son poulain. Elle a souvent dans les bras des fleurs et des fruits (dans une corne d’abondance).
Malherbe évoquait-il sa mémoire dans son vers magnifique : « Et les fruits passeront les promesses des fleurs? ».
Le mot celte « pony » viendrait d’Epona, comme « poulain ». Un « Eponager » serait un dresseur d’ânes sauvages (onagres) capable de transformer l’onagre en asinus. Un « Eponagos » serait un ânier. Le proverbe « Asinus asinum fricat » suggère : « qui se ressemble s’assemble » et « dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ». On dit que Jules César, investissant Triguères, en 52 avant J-C, but du vin du champ des juments. Serait-ce un clin d’œil à Epona, la jument divine ?
Epona, la déesse des chevaux, des poulains et grâce à l’invasion romane du christianisme, aussi des ânes. En effet, l’âne jusque là apparenté au Diable et ressemblant au cheval se vit propulsé sous l’aile d’Epona afin de la disqualifier face au Dieu unique du christianisme.
Notre déesse, accompagnée de son cheval (epo) en monture ou à ses côtés, porte souvent une corbeille de fruits ou une corne d’abondance.
Le symbole est tout aussi signifiant que la représentation comme le voyage face à la monture. Epona n’était pas seulement la protectrice des chevaux, ses fruits périssables en abondance nous rappellent le temps qui passe tout comme son excursion à cheval et, en tant que protectrice mais aussi messagère (à l’image de Mercure par la suite), cette dernière, bienveillante, nous accompagne vers le chemin de la guérison ou du dernier voyage.